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Cru.e.s

 

J’aime couper le poisson.

Je le choisis au marché et l’achète entier, sans le faire vider. Mon père me disait toujours qu’il faut regarder ses entrailles pour savoir si on peut le manger cru ou non. Tailler le poisson avec un couteau bien aiguisé est un plaisir. S’il est bien frais, l’intérieur est pulpeux et brillant. Les couleurs vives et les matières délicates. Les organes aux formes complexes et mystérieuses faisaient fonctionner cette petite créature, jusqu’à il n’y a pas très longtemps. J’ai toujours l’impression de déguster une vie précieuse et c’est toujours un peu excitant de goûter la chair fondante et savoureuse d’un poisson cru.  

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